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02.09.2011 19:11:42
YvesL

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Pour assurer mon premier PBP, j'ai pu bénéficier d'une assistance en camping-car par Lucien Gasque dit Lulu ; il devait être accompagné par un ami qui a du renoncer pour raisons familiales et il a tenu assurer seul. Lulu est un ancien du début de l'AC Clapiers maintenant à Teyran Bike 34.

Avec Alain Bronnec nous avons choisi de partir le lundi à 5h du matin ; Jean Richarte du Club de Montagnac devait partir avec nous. Mon objectif était de tenter de passer en moins 65 h pour rentrer avant la 3ème nuit sinon je me contenterais de moins de 3 jours (72h) sachant qu'en cas de gros problèmes j'aurais encore de la marge pour arriver avant les 84 heures imposées pour ce départ.


 

Plaque

 

Ayant couché dans le camping-car à 200 m du départ j'étais dans le sas du contrôle de départ vers 4 h 20 ; Alain et Jean qui viennent à vélo de Verrières (11km) devaient être là à cette heure ; j'appelle Alain qui me dit qu'il arrive dans 10 mn. Je passe le contrôle puis rentre dans le sas de départ. Lulu apprend au contrôle qu'il y aura deux vagues et que Alain et Jean qui s'étaient perdus en route sont tout en queue. Je décide de ne pas partir avec la première vague et me retrouve comme les collègues du départ de 16h en tête de course. Pendant la neutralisation je suis confortablement en deuxième ligne derrière la voiture ouvreuse puis à la libération je laisse partir les 5 ou 6 plus pressés et reste dans un petit paquet en attendant le retour des collègues ; Alain me rejoint très vite et Jean qui avait fait un arrêt pipi bien plus tard.

 

Depart1

Attente du départ

 

Du sas de départ à Mortagne au Perche nous prenons quelques petites averses qui mouillent à peine la route. A Mortagne je ne trouve pas le camping-car après le ravito comme convenu : j'appelle et il me dit qu'on l'a obligé à se garer avant et qu'il ne nous a pas vus passer ; retour à contre-courant et au total arrêt de 6mn : Alain profite de sa musette qu'il m'avait confiée la veille. Jean assisté par son fils qui lui a passé au point de ravito bidon et imper est parti devant mais nous le rattrapons.

 

AvecAlain2

 

Nous roulons ensemble à un bon rythme en assurant largement notre part de travail dans le groupe jusqu'à Villaines : 29,8 km/h arrêt compris au pointage et près de 30,5 à mon compteur .

Après le pointage, je perds encore un peu de temps pour trouver le camping-car alors qu'Alain récupère son Goretex dans sa sacoche confiée à l'assistance de Jean. Je mets aussi ma veste de pluie car les averses sont plus fréquentes et le ciel bien noir.

Je roule à mon rythme dans un bon groupe et ai la joie de retrouver mes collègues profitant un peu avant Fougères d'un ravito improvisé tenu par 3 charmantes jeunes filles. Nous repartons ensemble.

 

De Fougères à Tinténiac nous roulons avec un vent plutôt favorable mais sous des orages de plus en plus violents ( fortes pluies et tonnerre et impacts de foudre bien près) qui nous suivront sur plusieurs étapes ; 27,7 de moyenne de Villaines à Tinténiac au compteur.

Au contrôle de Tinténiac on se perd de vue je les retrouverai à celui de Loudéac vers 23 h 30 . Pendant cette étape toujours sous l'orage je croise les premiers du départ de 16 h. Nous sommes obligé de faire une longue queue à un contrôle secret où seulement 2 bénévoles remplissent méticuleusement nos carnets et leurs registres. Au contrôle de Loudéac Alain me propose de m'arrêter dans 10 km prendre une soupe dans sa famille . Comme je me sens bien et que la pluie semble devoir faiblir je décline l'invitation et décide de me ravitailler au camping-car et de poursuivre à mon rythme.

Au parking je retrouve Bernard Boiraud de TB34 et Chantal et Didier qui assurent son assistance ; il est parti dimanche à 19 h 30 et va dormir un peu après une première nuit blanche.

Je pointe cependant à Carhaix quelques minutes après Alain et en plus je dois attendre 20 mn mon assistance qui après avoir dormi un peu à Loudéac s'est perdue sur la route à cause de travaux.

A Brest je pointe à 9 h 21 après 28 h de route, une demi-heure après Alain ; je viens de passer ma première nuit sans dormir et suis étonné de ne pas avoir dû lutter contre le sommeil. Je me sens toujours bien ; j'ai pédalé 23h38 mieux que les 24 h prévues mais j'ai une petite heure de retard sur mon planning due essentiellement à la gestion des pauses avec le camping-car. Les autorités locales qui craignent les stationnements gênants essayent de les parquer à l'entrée ; les habitués prennent des déviations pour se garer au plus près après les contrôles ; sur le retour en connaissant les lieux Lulu a pu se garer pas loin et venir m'attendre à l'entrée des contrôles.

A Brest il a été parqué dans le port en dehors de la route et je suis monté en ville pointer au contrôle. J'ai repéré une place près du contrôle et attendu qu'il vienne s'y garer.

La pluie à cessé mais je trouve la montée du Trévezel interminable : 10 fois je me crois en haut mais il faut redescendre pour remonter encore plus.

Je commence à faiblir un peu avec des soucis d'échauffement dus au cuissard mouillé par la pluie : le changement de cuissard a aggravé la chose. De plus j'ai des douleurs au genou droit quand je force dans les cotes.

 

Dans Carhaix-Loudeac je continue à rouler seul car je vois peu de participants partis avec moi et ceux partis avant n'avancent pas, ils gèrent pour rentrer en 90 h. Je comprends l'origine de mon mal au genou ; en mettant des chaussettes sèches dans mes chaussure mouillées, il s'était formé un plis sous l'extérieur du pied qui me faisait pédaler de travers et engendrait un début de tendinite ; je mets du gel anti-inflammatoire et en m'efforce de pédaler droit.

Il fait un peu meilleur, nous avons quelques rayons de soleil mais le temps reste frais et le vent favorable. En fin d'étape j'ai froid mais néglige de me couvrir avant d'arriver au contrôle. Dans les descentes je me crispe et commence à voir du mal à lever la tête pour voir au loin.

 

L'étape Loudéac-Tinténiac sera la plus difficile : derrière en feu et genou récalcitrant ne sont rien à coté de mon blocage du cou : il fait nuit et je ne peux tenir la tête droite ; soit je peux suivre quelqu'un et fixer sa roue arrière soit je dois me tenir la tête pour voir plus loin ; je perd beaucoup de temps, m'arrête plusieurs fois, me fait larguer dans toutes les descentes.

Arrivé Tinténiac à minuit, 3 heures de retard sur mon planning. Dans l'état où je suis je ne rattraperai jamais, je décide d'appliquer le plan B : grosse nuit (réveil à 6 h) avec révision totale : douche, lotion désinfectante et asséchante pour le derrière au coucher et crème réparatrice au lever , deuxième cuissard Assos, gel au genou, étirement du cou, repas puis petit-déjeuner copieux.

Au matin je me sens bien et demande à Lulu de se rendre directement à Villaines sans s'arrêter à Fougères . L'étapes Tinténiac-Fougères est courte et facile surtout avec le vent de dos, je prends plaisir à jouer dans les toboggans à prendre de l'élan pour bien remonter dans le filet de vent. Mon cou va un peu mieux, je roule avec les mains en haut du cintre pour ne pas trop me pencher ; cette position est aussi favorable pour l'assise et je n'aurai plus de soucis à ce niveau.

Au moment de partir de Fougères après quelques étirements, je suis surpris par un appel de Lulu qui me dit qu'il a trouvé une bonne place près du contrôle ; avec le bruit ambiant on ne se comprend pas, pour moi il est à Villaines et je lui dis à bientôt et repars. En réalité il a pris l'initiative de s' arrêter à Fougères pour passer un moment avec l'assistance de Bernard Boiraud (ce dernier s'est rapproché à 1h30 derrière moi après mon arrêt prolongé à Tinténiac) et m'attendra trop longtemps avant de se renseigner pour apprendre que j'étais passé depuis longtemps.

 

A Villaines après le pointage je ne trouve pas Lulu et lui téléphone pour apprendre qu'il est encore à plus d'un quart d'heure ; j'en profite pour donner des nouvelles à ma famille mais un peu énervé je ne pense à faire des étirements de mon cou.

 

Villaines-Mortagne se passe bien ; je pointe à 18 h20 et Alain à 18h 28 ; on s'est dépassé plusieurs fois sans jamais se voir ; après Brest j'étais devant et il m'a passé pendant mon arrêt prolongé à Tinténiac et voilà que je termine devant. De Brest il m'avait laissé un message disant qu'il y dormait un peu et ferait une pause avant Loudéac ; il m'a appris aussi que Jean avait abandonné à Brest.

Plus que 140 km, je pars confiant malgré mon cou qui se raidit de plus en plus avec le froid qui revient, les jambes tiennent c'est le principal ; je m'accroche à des groupes qui vont parfois un peu vite parfois un peu lentement. Je fais les descentes debout sur le vélo en essayant de suivre.

 

Pause rapide à Dreux et c'est parti pour en finir ; je roule assez longtemps derrière un groupe d'allemands équipés de randonneuses avec des éclairages de camion ; ils s'arrêtent pour une pause, dommage ils roulaient bien ; je m'accroche encore à plusieurs petits groupes pour finir avec un jeune japonais qui me fait la trace depuis le début de Trappes jusqu'à l'arrivée ; il a bonne vue et repère bien les flèches alors que moi avec mon cou raide et ma vision de nuit déficiente je n'en vois pratiquement aucune. Une fois l'arrivée franchie je le remercie en français et en anglais et ne récupère qu'un sourire comme réponse.

Lulu m'attendait à l'arrivée, je pointe, il est 2h10 et cela fait 68 h 51 de route.

Le sentiment qui domine est la satisfaction d'être arrivé au bout après 8 mois de préparation mais aussi d'en avoir fini avec cette obsession de PBP et enfin de pouvoir  passer à autre chose.

Quand Alain pointe, 38 minutes plus tard, je suis sans doute déjà au camping-car garé tout près au niveau des sas d'attente pour le départ. Malgré la fatigue nous sommes réveillés tôt avant 7h et après un bon petit-déjeuner, une longue marche pour trouver un boulangerie nous allons participer à l'accueil des arrivants. Vers 9h arrive Thierry Saint Léger de Florac qui a fait les brevets qualificatifs avec nous. Il vient de boucler son PBP en pignon fixe, il est complètement exténué et marche de travers ; je prends en charge son vélo pendant qu'il va pointer.

Une heure et demi plus tard arrive Bernard Boiraud qui vient de finir son premier PBP en moins de 87h en ayant parfaitement respecté son tableau de marche. Il profite du camping-car pour se doucher puis nous prenons ensemble l'apéro au champagne pour fêter avec nos assistances nos premiers PBP.

 

Atable3

 

Je termine finalement en bon état ; pas de séquelles pour le genou ni le cou qui après un peu de sommeil, quelques étirements et un massage de Chantal, a retrouvé sa souplesse.

Mon objectif de 64 h était réaliste et réalisable avec une meilleure gestion des arrêts et un peu plus de rigueur ( tant que tout va bien j'ai tendance à être négligeant) : je n'ai jamais mis le garde-boue arrière ni au début parce que la météo ne prévoyait que de rares averses ni aux contrôles après les orages parce que j'étais chaque fois persuadé que c'était le dernier. Je sais que j'ai le cou fragile en cas de froid mais j'ai négligé de me couvrir pour finir l'étape au plus vite et oublié les étirements recommandés par mon ostéopathe alors que j'avais tout le confort du camping-car pour les faire sans perdre trop de temps.

La préparation du quintet de l'AC Clapiers sous la direction de Gérald s'est avérée très efficace puisque nous terminons tous à notre niveau dans des temps honorables ; pour ma part, j'ai bien supporté cet enchainement de multiples petites bosses qui n'est pas du tout mon terrain favori. J'ai bien géré mes efforts et n'ai eu mal aux jambes que le lendemain de l'arrivée.

Malgré quelques péripéties, l'assistance de Lulu était un réconfort permanent et une assurance pour arriver au bout. De toutes façons avec le soutien de 2 clubs et de ma famille, il était in-envisageable d'abandonner.

Je regrette de n'avoir pas pu rouler plus avec Alain d'autant que nous arrivons pratiquement en même temps mais nos modes de fonctionnement étaient trop différents, moi avec mon assistance et lui en autonomie avec ses points de chute en Bretagne.

Je n'exclus pas de recommencer dans 4 ans, mais avec 4 ans de plus au compteur ce ne sera pas pour faire mieux mais différemment : peut-être en autonomie avec départ en dernière vague des 80h pour faire 2 fois 600 km avec une bonne pause à Brest.

 

Le tableau de progression.

Ci- dessous, mon tableau de progression : le temps de pédalage est celui donné par mon compteur Polar (les 3 derniers chiffres sont de mémoire car en raison de piles faibles ces valeurs n'ont pas été enregistrée). La colonne arrêts comprend les arrêts à l'étape plus les arrêts en cours de route ( ravitaillements bénévoles, 2 contrôles secrets, vidanges, étirement du cou , etc.).

 

Ville KM Total
KM Etape
Pointage Pédalage Arrêt Vitesse







Saint-Quentin-en-Yvelines 0 0 05:18


Montagne-au-Perche 140 140
04:32 00:06 30,9
Villaines-la-Juhel 221 81 12:45 02:49 00:36 28,8
Fougeres 310 89 16:41 03:13 00:19 27,7
Tinteniac 364 54 19:01 02:01 00:52 26,8
Loudeac 449 85 23:20 03:17 01:13 25,9
Carhaix 525 76 03:50 03:37 01:09 21,1
Brest 618 93 09:21 04:09 00:49 22,4
Carhaix 703 85 13:47 03:35 01:16 23,7
Loudeac 782 79 18:30 03:18 01:11 23,9
Tinteniac 867 85 23:58 04:17 07:00 19,9
Fougeres 921 54 09:32 02:10 00:58 24,9
Villaines-la-Juhel 1 009 88 13:50 03:46 01:18 23,4
Montagne-au-Perche 1 090 81 18:20 03:30 00:45 23,1
Dreux 1 165 75 22:21 03:20 00:35 22,5
Saint-Quentin-en-Yvelines 1 230 65 02:10 03:10
20,5
Totaux
1 230 68:51:00 50:44:00 18:07:00 24,2

  2011 | Paris-Brest-Paris
 

Commentaires 

#1 Eric LAPUYADE 02-09-2011 18:16
Avoir une assistance, c'est sécurisant, mais être en autonomie et se dire qu'on a personne à chercher ni aucun risque de ne pas se trouver, c'est une certaine liberté qui est assez plaisante aussi...

Bon, ben à part ça, bienvenue au club.
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