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08.01.2013 22:37:13
YvesL

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Au moment de préparer les projets de 2013, voici un petit retour sur 2012 avec ce compte-rendu du Tour du Mont-Blanc promis cet été et resté en chantier dans mon ordinateur.

Après le Paris-Brest-Paris de l'année précédente, je m'étais fixé pour objectif cette année le Tour du Mont-Blanc Cyclo

soit 330 km et 8000m D+ dans la journée. Avec comme repères une Marmotte en 9h il y a quatre ans, le Raid Cristalp (130 km, 4800 D+ avec passage à 2800m) à VTT en Suisse il y 10 ans ; je sais que je supporte assez bien les dénivelés en altitude et pense que c'est réalisable avec une bonne préparation.


Mon programme de préparation était basé sur la participation à presque toutes les sorties club pour faire un peu d'intensité et des sorties solo de plus en plus longues privilégiant le dénivelé : en plus 2 points forts étaient le stage Pyrénées de l'ACC début juin et le WE dans les Alpes avec TB34 fin juin : au bilan, 7 200 km depuis le début de l'année et 84 000 m de dénivelé.

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Pour me rassurer je me suis établi un tableau de marche col par col en reprenant les vitesses réalisées sur des montées à pourcentages similaires : en limitant les arrêts je dois pouvoir rentrer dans les délais de 17h indiqués sur le site du TMB sachant que en réalité la voiture balai rentre pour minuit (cela fait 2h de marge puisque le départ est à 5h)

Planning

Nous étions 4 de l'AC Clapiers a participer ce dimanche 22 juillet au Tour du Mont-Blanc Cyclo.

Patrick Bassot et Freddy Marcailles étaient revanchards après leur échec de l’année dernière pour cause de temps exécrable.

Cette année il a fait beau mais bien frais : 4° à 5h du matin et autour de 10 à plus de 2 000m  en milieu de journée.

Fred Boudes et moi étions nouveaux à tenter le défi.

Fred et Patrick qui s'étaient déjà testés à rouler ensemble sur une épreuve longue distance à l'Ardéchoise Marathon avaient décidé de faire équipe bénéficiant de l'assistance de la famille Boudes. Avec Freddy nous avions convenu d'essayer de faire au moins une partie du parcours ensemble.

Le départ de la station des Saisies était à 5 h du matin pour une première descente de 15 km de nuit : malgré les consignes de prudence cela descend vite : un temps je suis de loin Patrick mais il me distance à l'occasion d'une petite remontée. Freddy est derrière mais je n'en suis pas certain car il est très difficile de se repérer parmi tous ces gilets fluo. Après cette descente nous remontons la vallée de l'Arly vers Megève ; je temporise un peu laissant partir des petits groupes qui me semblent trop rapides pour voir si Freddy revient puis intègre un gros paquet dont l'allure me convient. Le groupe se disloque dans la descente vers St-Gervais puis à partir de la montée suivante vers Servoz et Vaudagne je me retrouverai soit seul soit en tout petit groupe.

Le premier ravito est au sommet de la cote de Vaudagne : je fais juste un complément d'eau. Nous passons par Chamonix puis le petit col des Montets avant de plonger sur Vallorcine frontière avec la Suisse. S'en suit le col de la

Forclaz assez facTMBPatrickFredile dans ce sens Freddyet la rapide et spectaculaire descente sur Martigny avec vues magnifiques sur la vallée du Rhône, au milieu des vignes en terrasses.

Après quelques kilomètres de vallée, deuxième ravitaillement : un tiers de la distance est faite, il est 9 h et j'ai un peu d'avance sur mon planning mais seulement 1 700 m de dénivelé , les cols sérieux sont à venir. C'est le seul point où je peux bénéficier de l’assistance de Fred et Patrick ; ils peuvent m'attendre jusqu'à une demi-heure pour être surs d'arriver avant leurs coureurs en haut du col de Champex ; c'est bon, je n'ai qu'un quart d'heure de retard et peut déposer veste fluo, sur-chaussures, éclairage, jambière (une erreur, j'aurais dû les garder pour le soir), gants longs et reprendre un peu de nourriture. Pour la suite je profiterai du service de transport de sacs mis en place par l'organisation en 2 points du parcours (haut du grand et petit St-Bernard pour moi) pour récupérer des bidons préchargés en Malto, des barres ou gels et divers éléments comme un coupe-vent manche longue et une lampe dans le deuxième.

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Le col de Champex est relativement court 11km mais c'est le plus raide du parcours avec une pente moyenne de 8 % assez irrégulière avec quelques passages à plus de 10 % ; en réalité ce n'est pas vraiment un col mais l'accès à un magnifique lac de montagne. Les conditions sont idéales car la température est devenue clémente mais les passages pentus obligent à faire monter le cÅ“ur ; heureusement la belle descente sur Orsières permet de récupérer.

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Nous sommes au pied du col du Grand St-Bernard (30 km, 1752 dénivelé et 5,7 pente): jusque là en raison de l'heure matinale puis des petites routes empruntées nous n'avions pas été gênés par la circulation automobile mais maintenant nous sommes vers 11 h sur l'axe reliant la Suisse à l'Italie par le tunnel du Grand St-Bernard et c'est vraiment dangereux et pénible surtout dans les très longs paravalanches où le bruit des autos et motos est étourdissant. Après avoir laissé les voitures partir vers le tunnel, il nous reste 6 km de tranquilles mais ce sont les plus raides, 8 à 9 % ; je suis tout seul, la fatigue plus l'altitude rendent la progression difficile. J'arrive enfin au sommet à 2469 m puis au ravitaillement un peu plus loin au bord du lac avant 13 h toujours dans les temps : c'est la mi-parcours , 160 km derrière nous et + de 4 000 m d' escaladés.

Gd-st-bernard-

Je récupère mon sac, change mes bidons, me ravitaille et met un coupe-vent pour la descente car il fait frais en altitude ; la descente jusqu'à Aoste est agréable. La traversé d'Aoste est très longue : je profite des arrêts aux feux pour me ravitailler. Par la suite avant d'attaquer la montée vers le petit St-Bernard, il faut parcourir un long faux-plat montant avec un petit vent de face ; je fais l'effort de prendre le sillage d'un collègue qui ne me demande pas de le relayer et je dois même le laisser partir un peu avant la ravitaillement de la Salle : je n'avais pas prévu de m'arrêter là mais vais y passer un bon quart d'heure pour souffler et manger une portion de pâtes. Ensuite, je rattrape successivement 4 concurrents qui m'avaient dépassés pendant mon arrêt mais pendant 10 km personne ne me relaye : lorsque je demande du soutien, seule la féminine britannique se dévoue ; je reprends assez vite le relais et la pente s'accentuant petit à petit tous se laissent décrocher ; à mi-pente je suis victime d'une forte douleur aux orteils du pied droit et doit m'arrêter pour me masser le pied et bien ajuster ma chaussette. Mes anciens compagnons me dépassent : ils arriveront tous avant moi car sur la fin du Petit St-Bernard je vais payer mes efforts ; je n'ai pas d'informations sur la distance restant avant le sommet ; quand j’aperçois un sommet avec des ruines de fortifications je crois que c'est fini mais une fois arrivé il y a effectivement une rupture de pente mais on voit au loin la route qui monte encore en lacets.

PtStBernard2

J'arrive enfin en haut (2188 m) à 17 h 25 épuisé et frigorifié car il souffle un petit vent bien frais : je récupère mon deuxième sac, met un coupe-vent manches longues mais je n'ai pas prévu de gants longs ni des jambières : je prends beaucoup de   temps de manger et  boire un bouillon chaud et attaque la descente avec maintenant plus d'un quart d'heure de retard sur mon estimation. Je ne profite pas de la belle descente de 20 km vers Bourg-St-Maurice car je tremble avec les doigts crispés sur les freins.

Au ravitaillement, je perds encore 10 minutes pour un nouveau bouillon puis attaque l'avant dernier col , le Cormet de Roseland (19 km, 6% pente moyenne et 1154 de dénivelé) ; la reprise est très difficile surtout que le début est assez raide ; au bout de quelques kilomètres je n'en peux plus et fais un petit arrêt pour avaler un gel puis repars en douceur ; à la faveur d'un passage plus aisé je retrouve mon rythme et rassuré par des indications sur la distance restante je retrouve le moral malgré le vent de face. Le sommet à 1957 m est atteint à 20 h 30 (plus que 35 km à faire). C'est le dernier ravitaillement ; les gestes sont lents je mets encore 10 mn à me ravitailler avec encore un bouillon bien chaud. Au moment de partir je vois arriver Éric Géladan de Mèze qui avait fait les brevets du Paris-Brest-Paris avec l'AC Clapiers et nous avions roulé ensemble une bonne partie de la première journée de l'épreuve.

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Je lui donne rendez-vous dans la montée finale vers les Saisies et file vers Beaufort ; j'ai moins froid que dans la descente précédente ; sur la fin je prends la roue d'un bon descendeur et nous attaquons un peu avant Beaufort une petite route qui mène aux Saisies via Hauteluce. Il commence à faire bien nuit, je décroche et me retrouve seul sur cette route aux pentes très variables. Après Hauteluce nous rejoignons la route Beaufort – les Saisies , un panneau indique 6 km : c'est presque gagné mais il n'y a pas un instant de récupération avec un pente très régulière de 7 – 8 % ; c'est dur mais peut importe la douleur … Enfin j’aperçois les lumières des premiers chalets , encore 2 km où l’excitation de l'objectif bientôt atteint fait oublier la fatigue.

Sur la ligne d'arrivée je suis accueilli par Fred et Patrick arrivés depuis tout juste 2 heures : pendant que je reprend mes esprits et savoure ce grand moment, ils s'occupent de récupérer mon tee-shirt « finisher Â», mon diplôme et de rendre ma puce. Il est 22 h 42 , j'ai mis 40 mn de plus que prévu mais c'est à cause de temps d'arrêts beaucoup plus longs (presque 1 h 30 au lieu de ¾ d'heure) : j'ai pédalé 16 h 14 à une vitesse moyenne de 20,4. Je suis 154 ème sur 190 classés et environ 300 au départ en comptant les quelques duos engagés.

Eric Geladan arrivera 10 mn plus tard et Freddy 20 mn ; nous nous retrouverons tous les 5 pour passer un bon moment attablés pour reprendre des forces et partager nos expériences et nos projets de raids longues distances.

Nous nous séparons vers minuit quand les haut-parleurs annoncent l'arrivée des 2 derniers participants et du fourgon balai.

C'est une épreuve très bien organisée : balisage parfait, ravitos nombreux et bien adaptés, pasta-party la veille et repas à l'arrivé, service de mise disposition de sacs personnels sur deux points sur le circuit, rapatriement des abandons, maillot, tee-shirt "finisher",  etc.. tout cela pour 100 € cela fait un peu cher mais c'est justifié.

Les paysages sont grandioses ; pour en profiter un peu plus c'est un circuit à refaire plus calmement en 2 jours.

Mais ce sera pour plus tard, l'objectif de cette année est le Raid Extrême Vosgien (REV) fin juillet avec 600 km et plus de 11 000m de D+.

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  Raid | Tour Mont-Blanc | 2012 | Cyclosportive
 

Commentaires 

#2 FERMIN Herve 05-07-2013 17:32
Bonjour Yves. J'espere que tu vas bien depuis le brevet de 300 kms du mois de Mai. Ca y est, je suis inscrit pour ce grand Raid. Quelques conseils surtout au niveau equipements ? Merci

Herve, MONTAGNAC AC
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#1 veloblan 14-01-2013 21:32
Superbe résumé très bien détaillé, merci, je compte m'inscrire pour 2013 :lol:
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