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20.08.2006 06:33:59
GabrielB

head20 août 2006

 

Très tôt dans la saison, Gaby a eu envie de participer à ces fameuses « 12 heures de Flavignac ». Cette idée lui trottait dans la tête car c’est une course qui change des formules habituelles.


La date approchant, il décide de s’inscrire par téléphone mais la météo était très incertaine. Au moins 4 fois par jour, il consultait les sites météo. Le vendredi 18 août midi, le temps prévu était meilleur (passages nuageux mais pas de pluie). La décision était prise, nous prenions le risque, réservions un hôtel et levions l’encre dès le lendemain matin 6H30.

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Après 7 heures de route, nous arrivons à Flavignac, petite bourgade de 900 habitants environ, à une trentaine de Km de Limoge.

Le retrait des dossards se fait au camping au bord de l’étang (très joli coin). Nous sommes accueillis très chaleureusement par une équipe de bénévoles fort sympathique. Le ton de l’ensemble de la manifestation est donné.

Gaby prend des renseignements de ci de là sur le profil de la course, le démarrage etc…
Nous nous inscrivons pour le repas du dimanche soir.
Nous reconnaissons le circuit en voiture. Il n’est pas très très dur mais il n’y a pas beaucoup de passages pour récupérer. Il faut être presque toujours en prise. Au fil des tours ce sera sans doute de plus en plus difficile.

Nous regagnons notre hôtel à Chalus, petit village à 12 Km de Flavignac.
Après avoir fait une petite balade à pied dans la bourgade (plus importante que Flavignac), nous faisons le plein de bouteilles d’eau pour la préparation des bidons pendant la course.
Nous mangeons ensuite à l’hôtel et regagnons notre chambre.
Nous préparons le déroulement des ravitaillements, la tenue de Gaby aux couleurs du club avec le dossard 127 et essayons de nous coucher. Oh ! Surprise, le patron de ce petit hôtel n’a pas dû renouveler la literie depuis fort longtemps. Le matelas est très mou et fait le creux au milieu. Impossible de dormir correctement. Je me cramponne au bord du lit afin de lui laisser le plus de place possible mais avec le stress, Gaby n’a pas bien dormi non plus.
Lever à 4 heures du matin, préparatifs, p’ti dèj pris dans la chambre, chargement de la voiture et départ pour Flavignac.

Nous arrivons sur les lieux vers 5 heures 10 environ. Gaby prépare sa machine, met la puce à la lumière d’un lampadaire et de la torche. Les autres participants arrivent petit à petit et les organisateurs s’activent pour la mise en place du stand de ravitaillement, de la sono, du camion informatique qui annoncera les résultats au fur et à mesure de la course etc…
L’heure approche, Gaby va s’échauffer.

6H30, le départ est donné pour deux tours de circuit neutralisés.

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7H08 la course est lancée.


Gaby ne sait pas comment reconnaître les coureurs solos des coureurs en duo. Il suit donc le paquet de tête qui roule à vive allure. Je les ai vu faire les 5,5 Km du circuit en 8’45minutes à peine, soit à une vitesse de 37,70 Km/h. C’est de la folie pure pour une si longue épreuve. Il reste 2 heures environ avec ce paquet de tête qui comprend essentiellement des coureurs duos et 4 solos. Ils couvrent les 100 premiers Km en 3 heures et des poussières !!!!

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Quant à moi, j’apprends que les solos ont des dossards à trois chiffres et les autres des dossards à deux chiffres.

Gaby l’apprend également assez rapidement. Il sait ainsi qui surveiller.

L’ambiance est super. Sur le podium, le commentateur, annonce les positions très régulièrement et invite le public à encourager les coureurs à leur passage sur la ligne. Il cite même leur nom, ce qui leur donne des ailes.

Pour le ravitaillement, nous sommes rodés. Quand il me lance un bidon, c’est que je dois lui en faire passer une autre au tour suivant.
Il m’annonce également ce qu’il veut en ravitaillement au tour d’après.
Les heures s’écoulent, le temps est beau malgré quelques nuages.

Pour moi, il est difficile de suivre la course, car il y a constamment des coureurs qui passent mais je ne sais pas à combien de tours ils en sont. Je décide donc d’aller voir les résultats partiels et je note les N° des dossards les plus proches de Gaby.

Il est en deuxième position vers 9H30, mais l’écart avec le troisième est faible.

A 11H45, je retourne aux infos, il est passé 3ème. Le petit jeune du club local est passé devant. S’il veut rester sur le podium, il doit absolument surveiller le quatrième qui n’est pas très loin derrière lui.
Il gère bien, s’alimente bien et boit très régulièrement. Je prépare énormément de bidons et vois la poudre diminuer à grande vitesse dans la boîte.
Il s’arrête une paire de fois pour un besoin naturel.

Il me dit que la montée de l’église qui paraissait banale au début de la course commence à ressembler à l’Isoard et qu’à la fin ce sera plutôt à l’Alpe d’Huez !

Il souffre du genou comme sur Bordeaux-Paris en 2004. Je lui donne 2 cachets de Doliprane qui le soulagent bien.

A mi-course, Gaby s’arrête plus souvent à ma hauteur (moins d’une minute). Il a un passage à vide mais cela ne va pas durer.

Au 34ème tour environ, l’écart avec son poursuivant semble être suffisant. Il décide alors de s’arrêter pour un ravitaillement plus consistant mais pris très rapidement (pas plus de 3’).

Ne voyant plus le dossard 114 (le jeune) depuis pas mal de temps devant lui, je vais contrôler les positions car je ne sais pas s’il a de l’avance ou du retard sur Gaby Oh ! Surprise, Gaby est repassé en 2ème position et le jeune qui, soit a craqué soit s’est arrêté pour un repas, se retrouve 4ème.

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La nouvelle lui fait du bien. Il sait qu’il ne pourra pas revenir sur le premier qui lui a pris un tour, mais il va devoir bien surveiller le « trappeur auvergnat » qui est derrière lui (le dossard 107 est d’Auvergne et a une queue de bête accrochée à son casque. Peut-être un porte bonheur ?). A l’aide de mon appareil photo numérique, je prends les temps qui les séparent et les lui annonce à chaque passage. Gaby, avec toute sa hargne, sa ferveur, sa motivation et sa détermination qui le caractérisent si bien, commence à lui prendre 4 minutes puis de plus en plus au fil des tours jusqu’à avoir plus de 8 minutes d’avance! En fait je lui signale que le gars n’est qu’à 2’30 devant lui. Il va pouvoir le rattraper.

C’est ce qu’il fait. Le tour d’avance pris sur son poursuivant direct, il ne reste plus qu’à faire un marquage de près et c’est dans la poche.

Vers 15H30, les nuages se font plus menaçants, une grosse averse vient détremper les coureurs, la chaussée, les bénévoles et les assistants. Une petite halte pour enfiler le Kway et c’est reparti. Il reste encore 3 heures de course!

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Je scrute le ciel est aperçois un coin de ciel bleu au loin. Je lui annonce la nouvelle mais il ne me croit pas.
J’avais bien raison, 1 heure après le soleil est de retour, séchant le macadam et les coureurs.

Le moral est au beau fixe également.

L’heure fatidique approche.

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Il faut attendre que les coureurs de tête franchissent la ligne après 18H30 pour que la course soit arrêtée.

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Du fait qu’il s’est contenté de contrôler son adversaire direct sur la fin de course (1H30 environ), il termine l’épreuve dans un état de fraîcheur remarquable compte tenu qu’il a effectué 524 Km la semaine précédente.

Lorsqu’ils ont tous franchi la ligne, les équipes de deux se reconstituent et l’ensemble de tous les participants fait un tour d’honneur derrière les motos et voiture ouvreuses, remerciant au passage tous les bénévoles, qui, 12 heures durant, ont surveillé les carrefours qui étaient fermés à la circulation.

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Le tour d’honneur terminé, c’est le moment de la remise des prix. De très nombreuses coupes et des lots conséquents récompensent bon nombre de participants. Tous les coureurs repartent avec un lot.

Un vin d’honneur est ensuite servi, c’est le moment des commentaires des uns et des autres, de faire un peu plus ample connaissance avec les adversaires de la course.

C’est une journée magnifique que nous avons passée, malgré la fatigue tant pour Gaby que pour moi qui suis restée 12 heures, presque toujours debout, en n’ayant pour m’asseoir de temps à autre qu’un rebord de trottoir.

Chapeau et bravo au petit club de Flavignac qui réussit brillamment depuis 17 ans, à organiser un tel événement.
Chapeau également à la population qui accepte d’avoir la circulation fermée toute la journée.

Bravo, bravo et encore bravo aux organisateurs qui se démènent sans compter toute l’année et pendant les 15 jours qui précèdent l’événement pour faire de cette journée un succès.
C’est réussi. Toutes nos félicitations.

Que tous ceux qui n’ont jamais participé à cette épreuve fassent l’expérience en solo ou à deux. Ils en garderont un très beau souvenir c’est certain. Quant aux futurs assistants ou supporters, pensez à prendre un fauteuil pliant !

Le classement officiel très détaillé est en ligne ici.


  Flavignac | 12h | 2006
 

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