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24.08.2007 07:32:37
JeanPierreF

head20 au 24 août 2007

Pour ce 8ème Paris-Brest-Paris, j’ai fait équipe avec Georges qui a bien voulu me faire profiter de son assistance composée de son frère et d’un cousin. Je l’en remercie très sincèrement car, sans assistance et compte tenu des conditions météo que nous avons connues, j’aurais sûrement rencontré des difficultés importantes dans cette épreuve.

 


Mon parcours

1_miniMardi 21 août, 5 h du matin, cinq clapiérois sont sur la ligne de départ, trois avions Gérald, Eric, Patrick, candidats à une performance voisine de 50 h et deux vétérans, Georges et moi qui visons les 60 h.

La météo est maussade mais il ne pleut pas ; la vigilance est de mise car 500m après le départ une chute se produit juste derrière moi. Les 140 premiers km jusqu’à Mortagne s’effectuent sans problème malgré une averse d’une bonne heure pour nous mettre en condition. Nous arrivons dans le groupe de tête d’une cinquantaine de participants, mais nous perdons le contact avec nos avions, les assistances ayant choisi des parkings différents. 5’ de pause et nous repartons à deux vers Villaines la Juhel. Parcours sans problème, route mouillée mais pas de pluie. Aucune nouvelle de nos trois avions, 10’d’arrêt pour contrôler et ravitailler au bout de 222 km. Après Fougères, km 307, c’est Tinténiac. 15’ d’arrêt ; on vérifie les lampes, on enfile les baudriers car la nuit nous rattrapera avant Loudéac.

A Loudéac il y a beaucoup de monde car nous avons déjà rattrapé depuis Fougères des participants partis 7 h avant nous. Le groupe des premiers partis 9 h avant nous, déboule ; ils sont une cinquantaine et foncent vers Paris. A l’arrivée ils seront encore une dizaine dans un temps respectable de 44 h 30. Arrêt plus important à Loudéac car les difficultés sérieuses commencent avec la nuit et les terribles côtes vers Merleac. Nous franchissons ces difficultés sans problème, il est 2 h du matin lorsque nous atteignons Carhaix puis 6 h 30 à Brest. La première nuit s’est passée comme sur des roulettes, une ascension bien en rythme du roc Trevezel, pas de coup de pompe ni de sommeil.

Compte tenu des arrêt, nous avons effectué les 615 km à 28,29 de moyenne ce qui n’est pas si mal pour deux vétérans. On tourne les vélos et cap sur Paris. La route de Carhaix comporte de longs faux plats pour franchir, dans l’autre sens, le Roc Trevezel, point culminant de l’épreuve. Dès Sizun nous croisons des cyclos qui se dirigent vers Brest en nombre impressionnant et cela nous donne le moral ; ce chassé-croisé durera au-delà de Loudéac. Inutile de dire que certains sont très en retard et auront le plus grand mal à rentrer dans les délais. Entre Carhaix et Loudéac, l’étape la plus difficile, nous avons droit à un second arrosage d’une heure du côté de Corlay, puis la pluie cesse. Le vent jusque là de côté se met de face entre Loudéac et Tinténiac, ce qui rend le parcours assez pénible. Je commence à ressentir la fatigue et Georges fait une grosse part du travail. Souper à Tinténiac puis cap sur Fougères. A l’entrée de la localité, nous sommes un groupe de 15 hésitant à suivre les flèches qui nous indiquent une petite route ; nous avons peur d’un canular. Pourtant c’est bien la bonne route et après un raidar à 15 % dans lequel je fais sauter ma chaîne, on atteint le contrôle à l’instant où une violente pluie s’abat sur la ville. Il est 23 h 15. Compte tenu de la fatigue et de la météo j’invite Georges à faire une pause de 2h pour dormir et laisser passer l’orage. Malgré l’inconfort du dortoir et une douche à peine tiède, cet arrêt va nous permettre de finir la nuit sans problème. Il est 2 h du matin lorsqu’on reprend la route de Villaines la Juhel, l’étape la plus longue et la plus redoutable. On se retrouve un groupe de 5 à 6 sur la route, Georges pète des flammes, quant à moi un mal de dos tenace m’oblige à limiter ma vitesse. La nuit, le sol mouillé, la fatigue, incitent à la prudence.Georges patiente gentiment mais au contrôle de Villaines je lui propose de nous séparer car nos allures sont différentes. L’étape Villaines-Mortagne est aussi difficile. Seul sur la route, je m’arrête 5’ pour me ravitailler et retrouver un peu de punch. Lorsque j’arrive à Mortagne, Georges est là depuis 30’, il s’apprête à repartir. Nous décidons de nous passer d’assistance à Dreux. Après son départ je prends le temps de bien me ravitailler et conserve le Goretex en cas de pluie. Seulement 500 participants sont déjà passés. A la sortie de Mortagne, dernière bosse, puis c’est la traversée de la Beauce en direction de Dreux, avec 40 km d’antidérapant qui me détruit le côté gauche du postérieur. Jeu de pisteEdans la banlieue de Dreux avant d’atteindre le contrôle où quelques participants se ravitaillent avant la dernière étape. Il pleut à nouveau, il reste 70 km avant Paris. Je connais bien la route, les raidars en forêt de Rambouillet, …

Et en plus je suis surpris par un dernier orage qui m’oblige à revêtir le Goretex pour parcourir les 30 derniers km. Une dernière côte après Ergal et ce sont les boulevards qui conduisent à l’arrivée au Gymnase des droits de l’homme de Guyancourt. Il est 19h30. J’ai bouclé mon 8ème et dernier Paris-Brest-Paris en 62 h 30. A 63 ans, compte tenu des conditions météo, je suis très satisfait. Ma femme m’accueille, Georges est arrivé sous une bonne pluie depuis 45’. Nous avons rempli notre contrat .

 

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Jean Pierre et Georges (photo Gérard Dargaud)

 

Quelques réflexions à l’issue de ce Paris-Brest-Paris.


  1. L’organisation de l’Audax Club Parisien est toujours irréprochable et le fléchage impeccable. Cependant les marches à pied pour aller pointer pourraient être évitées ; elles constituent une perte de temps d’au moins 30’ et une fatigue inutile.
  2. La qualité de l’assistance est primordiale pour assurer la réussite et l’efficacité du participant. La nôtre s’est montrée à la hauteur ; à chaque contrôle le frère de Georges était là pour prendre les vélos et nous indiquer la position du véhicule. Le cousin aux casseroles préparait le festin (soupe, pâtes, riz, jambon, poulet, fruits, yaourts …). Deux adultes performants sont indispensables pour encadrer deux cyclos maximum. Mille mercis à eux deux pour leur gentillesse et leur efficacité.
  3. L’ambiance sur la route a été assez morose ; les Bretons sont restés chez eux, peu d’ambiance de nuit dans les villages, craindraient-ils la pluie ?
  4. Beaucoup de participants sont mal préparés aux difficultés à affronter. Malgré le temps défavorable, le nombre d’abandons est bien trop élevé. Au bout de 250 km nous rattrapions des cyclistes partis 7 h avant nous, ce qui n’est pas normal.
  5. Les concurrents savent de moins en moins rouler efficacement et mettre leur force au service du groupe. Anecdotiquement nous avons eu des mots avec un géant (1,90 et 90 kg) juché sur une randonneuse Alex Singer (la Rolls des bécanes) qui nous double (ce fut rare) sans un regard. Avec Georges, nous sautons dans sa roue et le suivons tant bien que mal. Au bout d’un km, il se retourne pour nous dire qu’on le prend pour un c… On lui explique que s’il ralentit on coopérera avec plaisir, ce qui fut fait. J’ai croisé le colosse 400 km plus loin au contrôle de Fougères, il boîtait bas, cloué par une tendinite au genou. Je lui ai proposé des antiinflammatoires qu’il a refusés ; son retour sur Paris a dû être douloureux .
  6. Enfin, en tant qu’ancien, je le rabâche, Paris-Brest-Paris, commence à Fougères au retour, au bout de 915 km ; on voit les HOMMES. Georges a pu savourer le plaisir de dominer les difficultés sur les 300 derniers km. Pour ma part, j’ai limité les dégâts sur ce parcours. Gérald a connu de grosses difficultés, quant à Patrick demandez-lui ce qu’il pense des 40 petits km de plat, goudronné antidérapant, entre la Ferté Vidame et Dreux. La difficulté est parfois là où on ne l’attend pas.

 

Conclusion

Avec cette 8ème participation je tourne une page de mon activité cycliste qui va s’orienter dorénavant (vu mon grand âge) plus vers le côté tourisme que vers le côté sportif. Grâce aux membres de l’A.C. Clapiers et en particulier Gérald, Jean-Louis, Alain, Bernard et bien d’autres, j’ai pu prolonger de quelques années cet aspect sportif, soyez-en tous remerciés.

Remerciements à Gérard Dargaud pour ces photos (http://observateurnature.blog50.com)


  2007 | Paris-Brest-Paris
 

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